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| bloc-notes #13 bis |
| Lundi 20 décembre 2010 - Texte : Gérard Vandystadt (photojournaliste) Photos : Gérard Vandystadt, Daniel Castets, Alexandre Vandystadt, Christian Petit, Olivier Brajon, Jerzy Bukajlo, Yves Caminita, Michel Poinsignon, Jean-Marc Loubat, Richard Martin, Gérard Planchenault, TD. Iconographie / Archives agence Vandystadt Sports Photos, période 1982-2004), Actualités agence Regards du Sport - Vandystadt.com (depuis 2005).
L'Agence Regards du sport et le Patinage Artistique De Katarina Witt à Yu-na Kim, de Scott Hamilton à Daisuke Takahashi, de Elena Valova / Oleg Vasiliev à Qing Pang / Jian Tong, de Jayne Torvill / Christopher Dean à Tessa Virtue / Scott Moir... 28 années de photographies artistiques.
1 - Le Trophée Éric Bompard 2010 Du 26 au 28 novembre 210, au Palais Omnisports de Paris-Bercy, s'est déroulé le 7ème Trophée Eric Bompard. Rappelons que précédemment, cette compétition a porté durant dix-sept ans le nom de Trophée Lalique, de 1987 à 2003 et qu' elle a été intégrée au Grand Prix ISU (International Skating Union) en 1995. Que ce soit donc à l'occasion du Trophée Lalique et maintenant du Trophée Bompard, les plus grands patineurs du monde, dans les quatre disciplines que compte le patinage artistique - Dames (Ladies), Messieurs (Men), Couples (Pairs), Danse sur Glace (Ice dance) - sont naturellement tous venus une année ou l'autre patiner à Bercy. Organisée par la FFSG (Fédération Française des Sports de Glace), cette compétition est bien entendu le plus important rendez-vous international (annuel) de patinage sur glace en France. Il m'apparaît donc évident, avant toute chose, puisqu'il est ici question de photographies et de patinage artistique, de rendre hommage à cette grande compétition française, à ses organisateurs et à ses prestigieux partenaires et sponsors successifs, qui ensemble nous ont donné à nous photographes (exigeants) de sport et de patinage, depuis si longtemps, l'occasion de bien "travailler nos images". Et cela ici même à Paris où vivent la plupart d'entre nous et donc de fait où nous avons la chance de bénéficier de certaines facilités plus accessibles que partout ailleurs dans le monde. Le Palais Omnisports de Paris-Bercy, sa grande patinoire, sans oublier bien sûr, les fameux éclairages des traditionnels "galas", sont également à saluer et les dirigeants du POPB à remercier. Pas de bonnes ni de grandes images, quel que soit le talent des photographes, si un certain nombre de bonnes conditions de travail ne sont pas réunies... Et à Bercy (convivialité comprise) depuis 1987, c'est "presque" la perfection !
2 - Championnats de France, d'Europe, du Monde et Jeux Olympiques... En ce qui me concerne, je n'ai pourtant pas découvert et photographié pour la première fois le patinage artistique à Paris, mais à... Copenhague (Danemark), et cela, cinq ans avant la création du Trophée Lalique. C'était donc en 1982 (championnats du monde) et j'ai déjà eu l'occasion à plusieurs reprises de conter par écrit cette étonnante et belle première fois. Notamment dans le livre des journalistes suisses Bernard Heimo et Félix Clément "Katarina Witt", aux Editions Favre © 1988 (voir le livre ci-dessous), puis ensuite, évoqué, dans mon livre "Sportives", aux Editions Vandystadt / Image Magie © 1990. Depuis Copenhague 82, je n'ai jamais cessé de photographier le patinage artistique (et également de le faire photographier par d'autres photographes) en Europe, dans le monde, et bien sûr en France. Championnats d'Europe, Championnats du Monde, compétitions de toutes sortes, Galas et spectacles très divers (Etats-Unis, Canada, Japon, Russie...), sans oublier les Jeux Olympiques d'hiver, Sarajevo 1984, Calgary 88, Albertville 92, Lillehammer 94, Nagano 98, Salt Lake City 02... Mais là n'est peut-être pas le plus important, d'ailleurs j'ai "oublié" de tenir des registres de tout ce que j'ai bien pu photographier, à titre personnel, en patinage... Non, le plus intéressant dans mes rapports avec le patinage artistique, c'est je pense, le nombre, non comptabilisé non plus, mais que je sais assez impressionnant, de photographes que j'ai pu inciter, encourager, et conduire directement ou indirectement, à découvrir ce sport, ou tout au moins à le photographier le plus souvent et le plus régulièrement possible.
Les jeunes photographes de talent et le patinage artistique Dans le cadre de ma première Agence de Presse, Agence Vandystadt Sport Photo 1977 > 2004, et maintenant depuis 2005, avec l'Agence Regards du Sport - Vandystadt.com, c'est toujours la continuité... dans l'évolution. Quand on aime, on ne compte pas, dit-on, alors consciemment ou non, dans ce métier, en matière de photographie, on devient plus ou moins prosélyte d'un sport (et même de plusieurs...). Bien entendu, l'un de mes rôles dans ces deux Agences étant celui de superviser le service photo et donc pour partie de veiller scrupuleusement à la qualité des reportages et images réalisés par tous, j'ai toujours incité et envoyé les meilleurs talents, jeunes et/ou confirmés, couvrir le patinage. Mais certains malgré tout s'y sont ennuyés ou n'ont pas accroché suffisamment, d'autres au contraire, plus motivés, ont aimé, se sont formés et parmi ceux-là, quelques-uns sont devenus de bons, et parfois même de très bons photographes de patinage... certains depuis très longtemps ! En photographie de patinage aussi, l'émulation, l'esprit de compétition et une certaine rivalité toute sportive conduisent les meilleurs photographes professionnels à vouloir se distinguer, se surpasser et très vite aussi à... surpasser ses concurrents ! Tout cela évidemment est un plus favorable à la médiatisation de ce sport. Sport qui, pour être une discipline réputée, et ce à juste raison, comme très aimée du grand public (souvent aussi devant la télévision, merci France Télévision), par contre elle n'attire tout de même pas toujours des foules très importantes sur les lieux des compétitions. Et c'est toujours dommage (et bien injuste !).
Helsinki 1983, la préhistoire de la photographie de patinage J'ai débuté en photographie sportive bien avant l'arrivée sur le marché des boîtiers motorisés à 5 images/seconde, bien avant celle des 300mm 2.8, quant à l'autofocus on n'y pensait même pas... Les films argentiques coûtaient très cher, le développement des "diapos" aussi. Les sensibilités ne pouvaient guère dépasser sérieusement le 400 / 800 asa en intérieur, à moins de courir à la catastrophe à partir de 1250 asa... Nous disions que certaines salles et patinoires étaient éclairées à la... bougie ! Dans ces conditions, photographier un saut pris correctement (en gros plan) dans le cadre d'une compétition relevait du rêve. Je me souviens qu'aux championnats du monde 83 d'Helsinki, malgré toute ma motivation et les 70 films réalisés en une semaine (2500 diapositives couleur, pour un coût de +/- 1500 €), de 80 à 90 % de mes images ont terminé à la poubelle.
Paris-Bercy 2010, le nouveau monde des photographes de patinage A Paris-Bercy, trophée Bompard ... 20O9...2010, avec des boîtiers Nikon D3, des objectifs de 28/70mm 2.8, 70/200mm 2.8, 300mm 2.8, 400mm 2.8 et des cartes de 8 Go, la production, en trois jours, d'un seul d'entre nous de l'Agence Regards du Sport dépasse les 6000 photos numériques... pour un coût images de 0 €. Bien entendu tout le reste n'est pas gratuit... le matériel photo (...), l'informatique (...); le déplacement, avion + hôtel pour certains, séjour, temps passé pour tous etc., ne sont pas des frais annexes, très loin de là ! Ne pas oublier l'editing et la mise sur site des fichiers sélectionnés, je parle ici d'un vrai travail de pro ! Une journée de photos = +/- deux journées d'informatique, et tout cela n'a rien de négligeable dans les frais généraux ! Résultats de tels reportages, avec un ensemble de moyens techniques performants et de bonnes conditions de travail (à Bercy comme évoqué ci-dessus), aujourd'hui un bon pourcentage des photos réalisées au Bompard sont "bonnes", conservables et archivables, un nombre assez important d'entre elles sont correctes, très correctes, voire excellentes... et en tous cas un nombre satisfaisant d'images sont parfaitement publiables (presse, édition, publicité). Maintenant, les choix qui vont de la simple conservation des images "moyennes", pour nous, sur disques durs pour stockage, à l'archivage des "bonnes" photos, ce qui pour moi est une notion très noble de la conservation et enfin à la mise sur site des meilleures sur base de données photographiques professionnelle, sont des opérations qui sont spécifiques à chaque photographe, à chaque agence, selon leur degré d'exigence, de rigueur professionnelle, de sérieux... et de bon goût. Chaque photographe et chaque agence ont d'ailleurs, en principe, une politique plus ou moins affirmée ou laxiste dans les domaines du qualitatif.
Patinage artistique et Photographie, deux arts très complémentaires Dans le ou les... cas extrêmes (beaucoup plus nombreux qu'on ne l'imagine), tout, et presque n'importe quoi, est mis en ligne, vite fait, mal fait, le bon et le mauvais jetés en vrac, pour la commercialisation et la ventes d'images en gros... Entre nous, dans le métier nous employons pour ça le terme "à la tonne". Clichés généralement pas chers et pour cause. Ici, c'est l'enfer des documentalistes, des pros de l'image... mais pas forcément celui de certains patrons et décideurs qui méprisent un peu beaucoup et de plus en plus souvent, le client, le lecteur des revues, magazines, journaux, feuilles de choux, payantes ou gratuites, publications internet etc... et par extension, mépris de la photographie et donc des photographes... Aujourd'hui, de plus en plus souvent, dans les petites et... grosses boîtes utilisant de l'image, pour certains "hommes en gris", l'avis est tout simplement et froidement, qu'une bonne photographie est surtout une... photo pas chère. Pour ceux-là d'ailleurs, le pied maximum, c'est surtout dorénavant la photo... totalement gratuite ! Des photographes et/ou agences s'y adaptent en silence (...), quelques bons ou mauvais amateurs aussi... et toute la chaîne de la photographie pro en souffre au sens large du terme, sauf peut-être sûrement, les fabricants d'appareils photo et de matériel informatique... et surtout les vendeurs de voitures de luxe pour "hommes en gris" dont certains doivent penser aussi que "si à 50 ans, on n'a pas une Rolex, on a raté sa vie" (d'escroc et/ou d'idiot ?). Courage... fuyons et revenons au patinage artistique. Le patinage artistique n'est pas et de loin mon seul sport préféré, mais c'est vrai qu'il occupe depuis longtemps une place particulière dans mes intérêts et plaisirs photographiques liés au métier. C'est un sport de grande rigueur. Ne tient pas debout longtemps sur la glace qui veut mollement ou qui triche. Le travail, le talent (l'art), les qualités sportives, le courage sont ici indissociables et indispensables. Et s'il y a du génie, en plus, pour certains et certaines, il y a surtout du travail, une grande constance dans l'effort sur de nombreuses années, et une passion évidemment indispensable pour tous et surtout pour les... meilleurs. Il y a la performance, sportive et technique mais aussi le style et la grâce, la présence, le charisme, la résistance à l'échec, la durée, la progression, la force morale et mentale, le succès et la longévité d'une belle carrière, et ce parfois malgré les échecs et même aussi malgré... les succès !
Accompagner, révéler et fixer les talents et exploits des patineurs grâce à la photographie Bien évidemment, je me suis souvent posé la question du "pourquoi" j'aimais photographier le sport, plutôt que toutes autres activités photographiques ou artistiques, qu'il me serait possible et agréable de pratiquer. En cherchant un peu, les raisons sont en fait nombreuses... (j'aime toutes formes de photographies et d'images). Mais je crois avoir consciemment ou inconsciemment trouvé dans le sport, plus qu'ailleurs sans doute pour l'instant (...), le copié-collé de tout ce que j'aime et de ce que je suis aussi dans la vie... Vaste et intéressante démonstration, que je ne me permettrai pas toutefois d'infliger à quiconque, ici et maintenant. Car, bien qu'ayant d'excellentes qualités physiques depuis toujours, et il en faut beaucoup dans ce métier, je pense sérieusement que je suis probablement le moins "sportif" des photographes et/ou journalistes que je connaisse dans mon domaine... Pour faire bref, je dirai que parmi les sports, le patinage artistique, la gymnastique, l'athlétisme sont en quelque sorte mon podium créatif personnel... Mais la photographie de sport est un très vaste domaine, pour qui connaît et aime un peu beaucoup le sujet et il y a tellement de sports, de gens et d'événements intéressants à photographier, agréables à fréquenter (un appareil autour du cou et un 400mm à la main), que le podium déborde et s'agrandit sans cesse... Je sais que si j'avais été un bon peintre ou un meilleur dessinateur que je ne suis, j'aurais sûrement peint et dessiné des gens, plutôt que des paysages, de l'abstrait ou les drames récurrents de la vie, que j'aurais aussi aimé illustrer des textes pour aider à en faire de bon livres, sur des gens intéressants, hors du commun, avec de vraies bonnes histoires... Au fond, raconter un peu de la vie des sportifs, avec la photographie (peindre avec la lumière... le talent des autres), c'est aussi et surtout au départ, rencontrer des gens qu'on apprécie et estime. Dont on a envie de conter les exploits, l'histoire et la vie par l'image. Et tant qu'à faire, pour moi, les montrer sous l'angle que j'apprécie le plus chez eux, le meilleur de ce qu'ils sont et font. Démontrer, prouver, présenter pour le plus grand nombre ce que je vois et perçois d'eux, leurs qualités humaines, leur force morale et physique, "peindre" tout ce qu'il peut y avoir de beauté et de grâce en chacun d'eux, rendre visible ce qui est parfois invisible pour les autres , tenter de révéler et de fixer leurs talents, leurs exploits par la photographie... pour aujourd'hui mais aussi pour demain ! Les photographes sont des témoins, des peintres modernes, et "les conservateurs" indispensables de tous les patrimoines visibles de la vie humaine...
Vingt-huit ans de photographie de patinage Ceux qui m'ont fait connaître et aimer, dans la durée, le patinage artistique... Ils sont nombreux et elles sont nombreuses évidemment, depuis 28 ans ! Il y a les athlètes, les champions, les "star(e)s" et/ou "starlettes", les grands champions et les grandes vraies personnalités sportives dans les quatre disciplines. Il y a les professeurs, j'en ai croisé et fréquenté pas mal (...), salut et merci à chacun d'eux, certains savent bien et leurs élèves aussi, tout ce que le meilleur de mon travail de photographe leur doit parfois ! Il y a des officiels, beaucoup sont un peu avares de la coupe de champagne, mais bon, en matière de photographie et de... "photographes", ils ne comprennent pas toujours tout. Il y a beaucoup de gens sympas dans et autour du patinage, des jeunes, des vieux..., des photographes, des journalistes (français et étrangers), des communicants, des attaché(e)s de presse, des gens de télévision, des éditeurs... etc. Mais il y a aussi le public ; dans certains sports (heureusement très peu nombreux, mais très voyants), il est capable de vous faire fuir tellement il est farci de c... , et ce n'est assurément pas le cas dans le patinage. Ici au contraire le public participe à vous rendre ce sport sympathique, question d'éducation !
La photographie professionnelle de patinage, à quoi ça sert aujourd'hui ? Réponse : à tout ou presque... quand c'est encore "possible" !
"Mes" Champions d'exception ! Si je compte mes propres "grandes préférences" sur les doigts d'une seule main, les noms qui me viennent immédiatement en tête, sont ceux de sportifs qui m'ont toujours attiré au départ et avant tout par leur personnalité "hors du commun". Peu importe alors qu'ils soient inconnus ou déjà reconnus... D'ailleurs dans mon cas, ils étaient toujours alors, des "presque débutants" ! Je citerai donc, de un à cinq, Katarina Witt, Philippe Candeloro, Surya Bonaly, Isabelle et Paul Duchesnay, Laëtitia Hubert. En écrivant cela, je ne voudrais surtout pas être injuste avec beaucoup d'autres champions et championnes (français et étrangers) qui m'ont également séduit, intéressé, et à qui j'ai porté aussi, ils le valaient bien... parfois beaucoup, de sympathie, d'amitié, d'intérêt humain, sportif et bien sûr photographique. Mais voilà c'est ainsi, hasards, circonstances, situations géographiques, opportunités des uns et des autres, bonnes ou mauvaises décisions aussi de certains etc. Nous ne maîtrisons et ne décidons pas de tout, toujours est-il que ces champions-là, ces belles et fortes personnalités, ainsi bien sûr que de nombreux autres athlètes et personnes diverses dans le monde du patinage, jusqu'à aujourd'hui, ont profondément influencé et décidé d'année en année de mon intérêt, et de ma fidélité persistante envers ce sport. L'avenir dira sûrement la suite de l'histoire... Alors à très vite, peut-être, sur une patinoire... avec ou sans appareil(s) photo !
© Gérard Vandystadt (Paris, le 20 décembre 2010)
Galerie photographique spéciale Patinage artistique et Danse sur Glace / Tokyo 2011
Galerie photographique : Conception et réalisation graphique > Alexandre Vandystadt (Fév-Mars 2011) Nathalie Péchalat / Fabian Bourzat (France) photo © by Alexandre Vandystadt / Agence Regards du Sport-Vandystadt.com |
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